La conférence de presse de présentation des résultats provisoires du projet de recherche sur les relations entre la migration, le développement et les inégalités en Côte d’Ivoire (MIDEQ) a eu lieu le vendredi 25 février à la Villa Alfira d’Abidjan Cocody les 2 Plateaux de 8 heures à 11h30 minutes.

Le projet MIDEQ est un centre de recherche sur la migration sud-sud mis en oeuvre sur une période de 5 ans (du 19 février 2019 au 19 février 2024) par des institutions dans 12 pays, notamment Haiti, la Malaisie, le Népal, la Chine, la Jordanie, l’Egypte, l’Ethiopie, l’Afrique du Sud, le Ghana, le Burkina Faso et la Côte d’Ivoire. C’est le plus gros projet jamais mis en oeuvre concernant les migrations sud-sud.

Le thème de la conférence: « Migration, développement, inégalités. La contribution de la migration sud-sud à la réduction des inégalités sociales en Côte d’Ivoire: travail des enfants, pauvreté et revenus, flux et transferts de ressources. » a permis aux éminents conférenciers, non seulement de toucher du doigt les principaux facteurs de la migration entre les pays du sud, mais aussi et surtout de mettre en lumière les opportunités liées à cette migration, qui peut être porteuse de bénéfices pour les pays d’accueil.
Ainsi, le rapport de recherche révèle que 45% des migrants travaillent sans avoir signé de contrat, 16% d’entre eux ont déclaré un revenu mensuel inférieur à 5000fcfa et 41% vivent dans des conditions d’extrême précarité.
Intervenant au micro d’influenceur 225, le Professeur Kando Soumahoro, Coordonnateur et représentant-pays du MIDEQ en Côte d’ivoire, a déclaré que « La migration CI Burkina est l’une des plus anciennes migrations dans le monde. Les statistiques montrent que 93% des migrants en Côte d’Ivoire sont des Burkinabés. L’importance de cette migration fait que dans les discours populaires les ivoiriens se sentent généralement envahis et préfèrent combattre cette migration au lieu de chercher à la rentabiliser. »

Abordant la question de l’organisation et de la prise en charge des migrants, le Professeur Kando Soumahoro a déclaré: Et pourtant il existe quatre instances qui s’occupent de la migration Côte d’Ivoire Burkina. Le Burkina seul a 3 consuls en Côte d’ivoire (…) »
« Il faut emmener les migrants à investir dans leurs pays d’accueil. Dans certaines régions le business du cacao est contrôlé par des associations de migrants qui rapatrient l’intégralité de ce qu’ils gagnent au Burkina. Nous avons appris que les mêmes structures qui sont de petite taille en Côte d’ivoire sont à grande échelle au Burkina Faso, ça veut dire que la Côte d’Ivoire a un manque à gagner. Il faut voir le migrant comme un acteur social pouvant favoriser le développement. » a-t-il suggéré.
Poursuivant, il a estimé que « Généralement les migrants font de l’auto emploi, c’est rare de voir des migrants embaucher des ivoiriens. Il y a des barrières à l’accès à certains secteurs de métiers. »
« Il y a des Burkinabés qui sont nés en Côte d’Ivoire et qui revendiquent la nationalité burkinabé mais qui se sentent rejetés par leurs concitoyens lorsqu’ils arrivent au Burkina Faso. Ils n’ont ni la nationalité ivoirienne, ni celle du Burkina, ils deviennent apatrides. Il faut corriger cette inégalité. » a-t-il conclu.
